David Le Bars veut ramener à la raison le débat sur la police

David Le Bars a abordé tous les sujets sensibles concernant la police.

Une cinquantaine de personnes ont participé, jeudi 14 octobre au Pingouin Alternatif, à un débat avec le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars.

Celui-ci a d’abord rappelé son parcours professionnel : « Flic de terrain » comme il se qualifie lui-même, il a travaillé au plus près de la réalité, dans des situations parfois très délicates (93) ; aujourd’hui, responsable permanent du syndicat, il intervient plutôt dans les médias et auprès du public pour parler de la police. Grand sportif, rugbymen, il aime le contact et se veut « très ouvert au débat ».

Il s’est donc prêté de bonne grâce aux questions de l’animateur Didier Maiffredy et d’un public très intéressé. En évoquant « la montée de la haine et de la violence dans les manifestations », il n’est pas naïf et reconnaît qu’il y a des brebis galeuses dans la police « comme dans tous les milieux professionnels » ; « le recrutement est très divers, précise-t-il, à l’image de la population et la police est animée de points de vue différents, comme la société ».

Mais il a affirmé haut et fort qu’il n’y avait « pas de racisme systémique », ni de contrôle au faciès mais « plutôt au comportement ». Il voudrait qu’on améliore la formation des jeunes recrues et que les « violences illégitimes » (terme qu’il préfère à celui de « violences policières ») soient punies immédiatement. À ce sujet, il a rappelé que l’IGPN applique des sanctions très dures : « Notre métier, soumis à des exigences fortes, est extrêmement encadré ».

> Juste mesure

Il affirme aussi que le maintien de l’ordre à la française est basé sur une juste mesure, « ce qui n’est pas le cas dans bien d’autres pays » et il précise : « L’usage de la force n’intervient que si les règles de la manifestation ne sont pas respectées ». Il est favorable à l’usage des LBD (avec caméra intégrée ?) et des armes intermédiaires pour éviter au maximum le contact physique, mais pense que « ce débat devrait rester technique, et non politique. »

Au cours de deux heures et demie d’un entretien animé, David Le Bars a évoqué aussi l’image déplorable laissée par l’affaire Benalla, les menaces directes et personnelles sur les policiers, l’accueil des femmes victimes de violences sexuelles, la paupérisation de l’institution, la police de proximité, le rôle important de police secours…

Assez satisfait des avancées du Beauvau de la sécurité, il souhaiterait simplifier les procédures pénales, lutter plus efficacement contre la petite délinquance du quotidien et donner plus de moyens à la Justice.

David Le Bars aura peut-être ainsi contribué, en cette période difficile, à faire avancer un débat plus apaisé autour de l’institution policière.

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