Raymond Lamugue était ce qu’on peut appeler « une figure arthézienne ». Il est décédé, des suites d’une opération de la hanche, samedi 27 avril, à l’âge de 92 ans.
Né le 18 octobre 1926, il a commencé à travailler à la ferme familiale Bareille, au quartier Bourdalat route de Gouze. En 1959, le Docteur Pierre Maison, nouveau maire du village, est venu le chercher pour qu’il devienne secrétaire de mairie : il occupera ce poste durant 28 ans, accompagnant jusqu’en 1987 les cinq mandats du Dr Maison.
Cette fidélité et cet engagement, Raymond Lamugue les a également manifestés en s’impliquant très activement dans la vie arthézienne : pilier de la troupe théâtrale locale « L’union Théâtrale des Jeunes Arthéziens » qui deviendra « La Scène Arthézienne », membre du club de rugby, il a pris part à l’organisation des fameux festivals folkloriques internationaux des années 70, allant même jusqu’à effectuer avec d’autres arthéziens un voyage mémorable dans la Roumanie de Ceausescu.
> Discret et disponible
Il sera aussi dans l’équipe qui met sur pied le jumelage avec la commune bavaroise de Bogen et on le retrouve parmi les initiateurs des collectes de sang dans la commune.
Sa parfaite connaissance du village lui a également permis d’être, à partir de 1964 et pour de longues années, le correspondant local de Pyrénées-Presse.
Ouvert et disponible, il savait rendre service avec discrétion et efficacité. Retiré dans sa maison de la cité Bourdalat, il continuait de suivre avec intérêt la vie d’Arthez de Béarn dont il était devenu, au fil des ans, une mémoire vivante.
Avec Raymond Lamugue, c’est toute une génération qui petit à petit disparaît, en laissant à ses successeurs l’image de citoyens amoureux de leur village pour lequel ils n’hésitaient pas à s’investir pleinement.
Nous présentons, dans cette circonstance, toutes nos condoléances à sa famille.
- Quelques photos de Raymond Lamugue, en famille et sur scène :
Je te rejoins, Laurent, dans ton hommage à Raymond Lamugue. Je souhaite aussi témoigner ici de son ouverture d’esprit et de son sens de l’accueil, tout à fait remarquables.
En effet, nous avons été avec ma famille parmi ces nouveaux venus dans le village au debut des années 60 quand le tissu socio-économique local était bouleversé avec la découverte du gaz de Lacq. Dans ce Béarn profond des années 60, il n’était pas toujours facile d’être “rapatriés d´Afrique du nord”, voire immigrés espagnols, italiens ou portugais. Dans ce contexte, merci Raymond d´avoir toujours su nous montrer, à notre famille, compréhension, cordialité, voire gentillesse, d’autant plus touchantes que naturellement discrètes, et bien au-delà de votre responsabilité de secrétaire de mairie.
Je n’oublierai pas non plus la chaleur de votre soutien moral pendant la longue grève de Péchiney Noguères en 1973, quand les ouvriers, dont mon père, réclamaient tant de meilleures conditions de travail et de rémunération, que plus de respect et de dignité dans les relations au sein de cette grande entreprise.
Enfin, le profond message de M. l’abbé Armand à votre messe de funérailles sur l’importance de visiter les personnes âgées malades m’a rappelé ce jour où vous étiez passé voir mon père atteint “d’une longue maladie”. Pour ma part, mais hélas c’est trop tard, j’aurais bien aimé vous interroger sur le parcours de ce gamín de la ferme au bout du chemin de Bareille qui devint secrétaire de mairie … j’aime à penser que la méritocratie de notre École républicaine en fut le vecteur.
Oui, Laurent, c’est une “figure arthézienne” qui nous a quittés, et j’en suis triste. Puissions-nous garder présents dans nos esprits, et pour le bien-vivre au sein de notre collectivité, les valeurs de générosité et d´humanisme dont Raymond a su faire preuve avec beaucoup d´humilité.