Kévin Boucaud-Victoire est un jeune journaliste de 31 ans passionné par l’histoire politique de la Gauche, ou plutôt des Gauches. Invité par Mathieu Turon au Pingouin Alternatif, jeudi 21 novembre, le rédacteur en chef de la rubrique Idées à l’hebdomadaire Marianne a proposé une conférence de haute tenue visant à décrypter la pensée complexe de Jean-Claude Michéa, ce philosophe atypique qui a « rompu avec la gauche pour revenir à un socialisme des origines ».
Dans une discussion très riche avec Didier Maiffredy, président de l’association Les Arts du Rock et ex-professeur de philosophie, le journaliste a d’abord évoqué son parcours politique : riche d’une double culture de gauche et chrétienne, Kévin Boucaud-Victoire a débuté son engagement en 2012 au PCF et ses lectures l’ont amené à découvrir Jean-Claude Michéa. « J’ai voulu en savoir plus sur son attrait paradoxal pour la gauche radicale et le conservatisme, la remise en question de l’opposition gauche – droite au profit du clivage social classe populaire – bourgeoisie. »
> Anarchiste conservateur
Il a ensuite passé au crible de l’histoire les notions de libéralisme et capitalisme, expliquant pourquoi Michéa rejette le libéralisme économique (droite) en même temps que le libéralisme politique ou culturel (gauche), qui tous deux « mènent au chacun pour soi, à l’isolement individuel, à la destruction des liens ».
Après avoir analysé les différences entre Gauche et socialisme, radicalité et extrémisme, le conférencier a expliqué ce que pouvait être « une société sans classe » ou plutôt « sans rapports de domination ». Il a ensuite développé le paradoxe « anarchiste conservateur » chez Michéa et expliqué en quoi la gauche radicale et la droite extrême se retrouvent dans la pensée de ce philosophe, même si leurs solutions sont radicalement différentes.
Enfin, il a conclu cette riche conférence par une question, qui contient en elle-même sa réponse : est-ce que la croissance nous rend heureux ?