La rencontre organisée jeudi 13 février au Pingouin Alternatif autour de Michel Fize et de son ouvrage « L’École à la ramasse » a réuni un public préoccupé par les problèmes de l’éducation.
Au premier rang, évidemment, de nombreux enseignants : « C’est la première fois que je me trouve en face d’un nombre aussi important d’enseignants, a même précisé le sociologue. » Et c’est finalement grâce à la riche contribution de plusieurs d’entre eux que la soirée s’est avérée réellement intéressante. Car, il faut bien le reconnaître, le constat pessimiste de Michel Fize sur les faiblesses de l’école n’est pas original : « Il faut éliminer l’hypocrisie, a affirmé le conférencier, c’est l’école de la compétition qui se contente d’instruire et néglige ses autres missions : éduquer et former des citoyens. »
Il a estimé que le scénario n’avait guère changé depuis Jules Ferry : « école élitiste, de la verticalité, gérée comme une entreprise, qui accentue les inégalités. » Pour lui, « il faut supprimer un BAC inutile, cause de tous les maux, et repenser l’autorité. »
> Enseignants pas d’accord
Les enseignants présents ne partageaient qu’en partie ce point de vue. Ils ont contesté plusieurs affirmations, estimant qu’ils passaient beaucoup de temps à éduquer, que les méthodes d’enseignement étaient souvent inventives et dynamiques et qu’ils se démenaient pour que l’école soit un vrai lieu de circulation du savoir. Des profs de lycée professionnel ont apporté à ce propos un éclairage salutaire sur leurs méthodes innovantes.
Michel Fize a défendu son point de vue en accusant l’institution « qui accepte les expérimentations mais, au fond, ne veut rien changer ». Ont été également évoqués la place de plus en plus importante des parents, la réforme Blanquer, la fonction du sociologue, etc.
Autant dire que le cycle 2020 de conférences, proposées par Mathieu Turon au Pingouin Alternatif, débute fort.