Surtout, prenez soin de vous ! Ces temps-ci, on l’entend à longueur de journée, cette formule. « Prends soin de toi », « prenez soin de vous » est en passe de remplacer le classique « cordialement » à la fin de nos mails, ou le « bisous » qui, d’ordinaire, conclue nos textos. Et cette tournure commence à en exaspérer certains.
Comme nous l’a indiqué Frédéric Pommier dans sa revue de presse sur France Inter (mardi 7 avril 2020), Alain Rémond s’emporte dans son billet de La Croix:
« Je me demande si je ne vais pas finir par devenir allergique à cette formule qu’on entend et qu’on lit partout, ces temps-ci : « Prenez soin de vous ! »
Mais je prends soin de moi, sacrebleu ! Je n’ai pas besoin qu’on me dise de prendre soin de moi pour prendre soin de moi, comme si j’étais incapable d’y penser tout seul, comme si, jamais de la vie, je n’avais eu l’idée de prendre soin de moi, surtout en cette période. Je suis sûr que vous aussi, vous prenez soin de vous, je n’ai pas besoin de vous dire de prendre soin de vous, vous êtes assez grands pour savoir ce que vous avez à faire.
En réalité, je me demande si le seul but de cette formule, ce n’est pas de valoriser celui qui l’utilise, celui qui n’arrête pas de dire à tout le monde « Prenez soin de vous ». Comme quoi il est généreux, altruiste, attentif aux autres qui, les malheureux, les inconscients, sans cette affectueuse mise en garde, n’auraient jamais l’idée de prendre soin d’eux, heureusement que je suis là, merci qui ?
Mais on n’a que ça à faire, confinés que nous sommes, assaillis de nouvelles plus anxiogènes les unes que les autres, à prendre soin de nous ! On prend soin de nous comme jamais, c’est même fou comme on prend soin de nous. On fait gaffe, on ne fait pas d’imprudences, on mange bien, on dort bien – on essaye, en tout cas.
Alors, s’il vous plaît, les bons samaritains, arrêtez de nous dire de prendre soin de nous. Commencez par prendre soin de vous. »
si ce monsieur trouve bon de s’insurger sur ce qui, en fait, m’apparait simplement comme une formule de politesse, une bonne intention quelque part, c’est qu’il n’a pas grand chose à mettre sous son stylo en ces temps de confinement ou alors ceci explique cela :le manque d’air frais serait-il nocif à la régénération des idées? Ne serait-il pas plus juste de se récrier et dénoncer plutôt les menaces proférées à l’encontre de pompiers, infirmières et autres personnels soignants, n’est -il pas plus salutaire de dénoncer, non pas des mots ( tout au plus insignifiants et sans malice)mais des maux de notre société? Ne serait-ce pas ce Monsieur qui aurait dit dans un billet dont je reconnaitrais le trait d’humour en d’autre occasions que » des escargots qui s’introduisent dans les boîtes aux lettres pour manger les nouvelles fraîches de la presse papier le font parce qu’on y voit trop de salades »? A méditer
Eh bien , nous avons reçu cette expression en fin de message d’une personne que nous n’avons pas reçu depuis 30 ans et qui au passage a reçu le patrimoine de la grande tante au détriment des autres membres de la famille. Très désagréable, un tantinet provocateur! Nous l’avons mal vécu.. et si pour une fois cette personne était moins dans le style impératif, cette petite phrase a tout gâché…Et nouww sa l’avons ressenti comme elle est décrite dans l’article !