Invité par Mathieu Turon au Pingouin Alternatif, mercredi 3 mai, Nathanaël Wallenhorst a captivé la quarantaine d’auditeurs présents, tant par son discours scientifique rigoureux et équilibré que par sa simplicité et son abord très sympathique.
Interrogé par Didier Maiffreddy sur son ouvrage « Qui sauvera la planète ? », l’universitaire s’est également prêté de bonne grâce à un débat avec un public très intéressé.
Le conférencier a commencé par développer les principales études scientifiques qui évoquent, avec de plus en plus de précision, les perspectives catastrophiques du réchauffement climatique.
Alors que ce n’était pas sa formation car, comme il le dit, « l’école ne nous a jamais sensibilisés à ces problèmes », il s’est senti subitement concerné en découvrant le terme « Anthropocène », l’impact de l’homme sur son environnement, et le lien indissoluble entre climat, biosphère et société. « J’ai donc beaucoup lu, reconnaît-il, pour comprendre pourquoi demain ne pourra pas être dans la continuité d’aujourd’hui : il va falloir une vraie rupture si l’on veut sauver la planète. »
Les types de discours véhiculés à ce sujet ne le convainquent pas : climato-sceptique, totalitariste chinois, scientistes béats… sans oublier le discours « pervers » d’Emmanuel Macron.
> Oser faire des choix
Qui sauvera la planète, donc ? « Une forme d’inaction globalisée est légion, même aujourd’hui, même après les effroyables prédictions données par le GIEC, s’alarme-t-il. »
Il évoque la figure médiatique de Greta Thunberg, qui ose reprendre les politiques qui ne parlent pas des vrais sujets, et les autres jeunes mobilisés, « même s’ils ne sont pas assez nombreux ».
En définitive, quelles solutions préconise-t-il ? Surtout pas la violence ou le totalitarisme. Ni d’ailleurs les solutions techniques inopérantes du néolibéralisme. « Il faut imaginer des ruptures radicales, à distance de tout extrême, avec honnêteté intellectuelle. »
À partir du consensus scientifique, il faut oser prendre des décisions fortes, faire des choix de société et poser des limites dans un vrai débat démocratique : « Qu’est-ce qu’on continue ? Qu’est-ce qu’on arrête ? »
Nathanaël Wallenhorst a conclu de manière positive : « Il faut fonder une espérance en étant persuadé que la démocratie, seule, peut garantir la pérennité de la vie sur Terre ».