Le photographe Guillaume Blot est venu au Pingouin Alternatif, jeudi 5 octobre, évoquer ces bars, bistrots, troquets et rades qui sont en train de disparaître de nos paysages urbains et ruraux.
Dès 2015, il s’est intéressé aux friteries et autres buvettes de stades « par goût de ces univers populaires où l’on croise les gens et où l’on assiste à des scènes de vie ». Mû par la volonté de « valoriser ces espaces de vie », il a poursuivi sa quête photographique au « café du coin » : « En 4 années, j’ai parcouru la France, je me suis arrêté dans 237 cafés et j’en ai tiré un ouvrage intitulé Rades ».
Tout à fait à son aise au Pingouin Alternatif, il a discuté chaleureusement avec le public venu le rencontrer. Chacun a essayé de comprendre pourquoi le nombre de ces établissements avait fortement diminué, de 200 000 à 36 000 aujourd’hui en France et de 20 à 2 dans la commune : désertification rurale, habitudes de consommation à domicile, gentrification des centres, image négative du lieu…
> Espace d’ouverture
On s’est demandé aussi pourquoi il fallait « valoriser les résistants, protéger cette espèce en voie de disparition » : « Autour du comptoir, on prend le temps de se retrouver, on recueille la parole de l’autre au quotidien ; le bar, c’est l’altérité, un espace d’ouverture ».
Le photographe a commenté quelques-unes de ses photos, racontant l’originalité de ces lieux pittoresques, les personnages rencontrés, les anecdotes vécues…
« Aller dans un café est un acte militant », a conclu Guillaume Blot qui pense que les bistrots ne pourront survivre qu’en se diversifiant, en proposant d’autres services, afin que ces espaces de vie ne se transforment pas en « cafés aseptisés ».