C’est une cérémonie commémorative inédite qui s’est déroulée jeudi 22 août à l’occasion du 80e anniversaire de la « bataille d’Arthez ».
Élus, conseil municipal des jeunes et anciens élus se sont rassemblés devant le Monument aux Morts de la commune : ils étaient entourés des anciens combattants, de représentants des corps constitués, d’un piquet d’honneur du 5e RHC, de descendants de prisonniers de guerre arthéziens, d’anciennes habitantes « dont les mémoires, du haut de leurs 90 ans, sont intactes » et d’une partie de la population.
Ce qu’on a appelé « la bataille d’Arthez » a mis aux prises, le 22 août 1944, des maquisards des FFI à une colonne de l’armée allemande en retraite, et a causé la mort de deux civils arthéziens et de deux soldats allemands.
Cet épisode dramatique est relaté en détail dans les ouvrages de deux Arthéziens qui l’ont vécu.
Raymond Lamugue, ancien secrétaire de mairie et correspondant de presse aujourd’hui disparu, dans ses mémoires intitulées « Une vie : la mienne » raconte : « Une colonne allemande qui espérait encore pouvoir rejoindre ses amis au combat à travers tout un pays en effervescence, traversait notre cité et se heurta à des soldats FFI ; ceux-ci engageant le combat sans doute prématurément, permirent à la colonne de se réfugier dans un bâtiment industriel. Hélas ! Trois hommes y travaillaient à ce même instant, et n’eurent guère le temps de réaliser ce qui se passait : l’officier ennemi qui pénétra le premier dans le bâtiment, en abattit froidement deux, et le troisième ne dût son salut qu’à sa présence d’esprit qui le fit se cacher et s’armer de patience pour demeurer dans une position très inconfortable durant les longues heures de combat ».
Les victimes arthéziennes étaient Jean Daugenne (69 ans) et Jean Loustudine (28 ans).
Récemment, un autre Arthézien, Jean Lignacq, dans son ouvrage de souvenirs du quartier Bourdalat « Batalis », évoque également cette journée : « Dans l’après-midi du 22 août 1944 un accrochage entre maquisards des FFI et une colonne allemande coûta la vie à un fermier d’Arthez – vétéran de la guerre 14/18 le pauvre, et qui fut tué par balles dans sa propre grange – et à son domestique, ainsi qu’à deux soldats allemands. On discuta longuement ce soir-là, sur le bien-fondé d’avoir attaqué la colonne allemande à la sortie du bourg plutôt que de la laisser tout-à-fait sortir du village ».
- Dans son allocution, le maître de cérémonie Christian Barthe a rappelé en détail le déroulement de la « bataille d’Arthez » et quelques exemples de faits de résistance survenus dans le village :
Allocution de Christian Barthe
- De son côté, le maire Jean-Pierre Escouteloup a donné d’autres éléments sur cet accrochage tragique et rappelé l’histoire de la construction de l’oratoire de Caubin, suite au retour de tous les prisonniers de guerre arthéziens :
Allocution de Jean-Pierre Escouteloup
N.B. : On peut trouver un récit complet de ces moments historiques de la libération d’Arthez-de-Béarn, dans la tribune riche et très documentée de Jean-Michel Cabanes :
Comme, nombre d’anciens du village invités à cette belle cérémonie commémorative organisée, à l’initiative du Maire J-P. ESCOUTELOUP, assisté de son Conseil Municipal et, à l’occasion de l’évocation de la « Bataille d’Arthez » du 22 Août 1944,
Une population réunie a su rendre un vibrant hommage aux Hommes de la Résistance et rappeler, à toutes et à tous, la mort de 2 civils innocents, Jean DAUGENNE et Jean LOUSTAUDINE, dont leurs noms seront, désormais et à jamais, gravés sur le Monument aux Morts de notre village.
Un grand MERCI, sous la conduite de Mr BARTHE, en maître de cérémonie, pour cet indispensable devoir de mémoire mais aussi, MERCI, aux dévoués contributeurs cités, pour leurs recherches et les émouvants témoignages, ainsi recueillis.
Enfant et adolescent, j’avais été marqué par les tombes isolées des 2 Allemands tués, les « Boches » comme on disait alors, surmontées d’une croix en bois, de couleur noire, longtemps ignorées par la population et, jamais, fleuries à la Toussaint.
Le temps de la Réconciliation franco-allemande a, depuis, fait son œuvre.
Retrouvailles DE GAULLE / ADENAUER en 1963. Poignée de main François MITTERRAND / Helmut KOHL à Douaumont en 1984. Et avec l’Union Européenne construite progressivement depuis bientôt 70 ans, sur l’objectif affiché : « plus jamais la Guerre ».
J’ai pu apprécier la présence, sur place, du Conseil Municipal des Jeunes, une nouvelle génération qui aura, la lourde tâche, de transmettre cet héritage.
Et de savoir : Toujours, faire preuve de VIGILANCE, quand on sait que la guerre en UKRAINE est aujourd’hui, aux portes de l’Europe et peut, à terme, constituer une réelle menace, en direction des Pays Baltes et de notre proche Pologne.
Menace, depuis prise en compte par nos Gouvernants et qui se traduit par une conséquente augmentation programmée de notre Budget de Défense.
Cordialement. André DARRACQ