Le chantier a révélé un colossal fossé de 8 m de profondeur destiné à évacuer les eaux de pluie.
Après trois étés de travail et de découvertes, le grand chantier de fouilles archéologiques de l’étonnant site de la Redoute du Castéra va s’achever dimanche 11 août, où le terrain retrouvera son aspect initial.
« Découvert à la fin du XIXe siècle, ce site n’a jamais été exploité : c’est aujourd’hui un des plus importants chantiers mis en œuvre dans toute la région », explique Philippe Gardes, ingénieur à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) qui supervise les opérations, réalisées grâce à des financements de la Drac de Nouvelle-Aquitaine, du laboratoire Traces (Toulouse), de la commune, et avec l’accord du propriétaire Jean-Claude Darette que Philippe Gardes remercie particulièrement.
De nombreuses découvertes ont donc permis la mise à jour d’éléments qui ont confirmé un système urbain exceptionnel.
« Il s’agit d’une ville nouvelle, précise Philippe Gardes, qui abritait, entre 150 avant J.-C. et l’an 0, au moins 4 000 habitants. Ce très important foyer de population pour l’époque en faisait le chef-lieu du Béarn, avant que les Romains ne le transfèrent à Lescar (Beneharnum), à proximité de l’eau et de voies de communication plus aisées. Le site est hélas anonyme. »
> Ampleur hors norme
La ville était donc concentrée à l’intérieur d’un rempart en terre, de 8 m de haut environ et 30 m à la base, sur une longueur de 1,2 km : ses dimensions impressionnantes révèlent un chantier d’une ampleur hors norme.
Quelques traces de ce rempart ont été mises en évidence : on devine des portes, de dimensions colossales, avec au pied une voie périphérique qui faisait le tour des 7 hectares de la cité.
À l’intérieur, les rues présentent un schéma classique régulier, avec une densité très importante d’habitations révélées par les trous des piliers de construction.
Les rares espaces vides correspondent à des cours et des places publiques. « Au centre du champ de maïs actuellement exploité, précise Philippe Gardes, on a repéré un vaste espace qui devait être le cœur administratif de cette importante structure. »
(à suivre)
