Les communes d’Urdès et de Doazon ont signé, vendredi 28 octobre, avec TIGF (Transport Infrastructures Gaz de France) et l’ONF (Office National des Forêts), une convention inédite visant à la protection du Pic mar. Cet oiseau (Dendrocopos medius), reconnaissable à sa calotte rouge et à la couleur rouge rosé pâle de la zone anale, est une espèce visée par les mesures de sauvegarde : or, il est présent dans deux forêts contiguës qui appartiennent aux communes d’Urdès et de Doazon. Cette présence, mise en lumière par le Conservatoire des Espaces Naturels d’Aquitaine, a incité Christian Lechit, maire d’Urdès, et Patrick Galopin, maire de Doazon, à développer une action originale de protection de l’environnement sur leur territoire. « Pour l’environnement, souligne non sans malice Christian Lechit, il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent : nous sommes fiers d’appartenir à la seconde catégorie, et la convention que nous signons ici va permettre de limiter les risques de dégradation de ce poumon vert, en y interdisant notamment les véhicules à moteur. » Son collègue Patrick Galopin est sur la même longueur d’onde : « Je me félicite que des petites communes comme les nôtres posent des actes aussi forts en faveur de la nature. »
> Pédagogie et vulgarisation
Paola Bonendrini, directrice de TIGF, rappelle les obligations de sa société : « La réalisation du chantier de l’Artère du Béarn nécessite une compensation par rapport à la destruction d’habitats d’espèces animales protégées. Cette convention, qui impose un suivi pendant 25 ans, est inédite pour nous et nous sommes heureux de réaliser à Urdès un tel projet environnemental. » Et elle remet aux maires un chèque d’indemnisation de 160 000 € (Urdès 99 000 et Doazon 61 000).
Pascal Méric, directeur de l’ONF chargé de la gestion de ces forêts, précise : « Sur les 32 ha, seront créés des îlots de vieillissement (2,9 ha), une réserve d’arbres biologiques (6/ha) et une transformation progressive de la hêtraie en chênaie (3,6 ha). »
Francis Barnetche et Thomas Aullo (TIGF) expliquent le déroulement technique des négociations, « vrai travail d’équipe » et le protocole du suivi de l’évolution du Pic mar et des autres espèces protégées, comme les chauves-souris.
Cette démarche environnementale exceptionnelle sera également liée à des actions pédagogiques avec les scolaires et de vulgarisation envers la population.