La 1er conférence-débat de l’année a été organisée samedi 12 juin au Pingouin Alternatif où Mathieu Turon a accueilli Didier Leschi, directeur général de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration.
Didier Leschi a débuté son exposé en présentant les objectifs de l’OFII qui gère les procédures de l’immigration professionnelle et familiale, ainsi que le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile, mais également les aides au retour et à la réinsertion participant au développement solidaire, ainsi que la lutte contre le travail illégal.
L’intervenant, qui a répondu aussi aux questions d’un public nombreux et très intéressé, s’est appuyé sur sa parfaite connaissance du dossier et des données chiffrées objectives. « Le terme global de migrants est un piège, a-t-il expliqué, autant pour eux que pour nous : il y a en réalité des immigrations avec des problèmes différents. La tendance à tout amalgamer (guerre, économie, regroupement familial…) est une erreur. »
Après avoir rappelé qu’un quart de la population française a un rapport étroit avec l’immigration du fait d’une longue histoire, il a reconnu que le problème actuel était dû au basculement des origines migratoires (Sud de l’Europe jusqu’en 1975 – Maghreb, Afrique aujourd’hui) et concomitant à la crise de l’emploi et à la disparition des métiers peu qualifiés.
Autres facteurs aggravants : niveau de scolarisation et de langue française très faible, écart grandissant entre pays d’émigration (sociétés fermées) et d’immigration (sociétés plus ouvertes à la diversité).
> Politique de contrôle
Reconnaissant que la France maintient, quel que soit le gouvernement, une législation moins dure (prise en charge médicale, scolaire…) que d’autres pays européens, y compris ceux de tradition social-démocrate comme le Danemark, il est partisan d’une ligne médiane : « En gardant la spécificité de l’asile politique, il est nécessaire d’avoir une politique de contrôle, de ne pas supporter de manière passive un chaos qui arrive ».
Dans cette optique, Didier Leschi demande d’être clair avec certains dirigeants des pays d’origine : « On ne peut pas donner sans aucune contrepartie et il faut avoir un regard critique pour dénoncer les politiques qui favorisent l’émigration. »
> Ni angélisme… ni forfaiture
Il a également essayé de distinguer les termes assimilation (favorisée par le travail) et intégration (problème d’acculturation) : à ce sujet, il fait le constat que l’émergence de classes moyennes dans le parcours d’intégration pose un nouveau problème de différences entre ceux-ci qui s’ouvrent à la diversité et les autres qui restent dans des formes de « ghettos », par absence de mobilité et d’utilité sociale.
« Il faut donc faire preuve d’inventivité », avance-t-il en proposant quelques pistes : coordination européenne et protection des frontières, répartition territoriale de la charge sociale de l’accueil, en développant le logement social dans les villes moyennes et les campagnes où l’intégration est plus facile, réflexion véritable sur ce problème migratoire, révélateur des autres problèmes de société…
« Nous ne pouvons être dans l’angélisme (accueillir tout le monde) ni dans la forfaiture (n’accueillir personne), a-t-il conclu », en démontrant qu’on peut aborder ce problème difficile avec nuance, intelligence et sérénité.
Bonjour,
Vous avez bouleversé la vie professionnelle des milliers de personnes ayant obtenu des autorisations de travail en France et parmi eux qui ont quitté leur travail et jusqu’à maintenant ils attendent leurs visas pour rejoindre leurs postes.
Et L’OFII dit que c’est à cause de la crise sanitaire !!!!
de Quelle crise parlez vous face à l’ouverture des frontières aux touristes.