Ce n’est pas un poisson d’avril… mais le projet un peu fou qui a été lancé en novembre 1956 quand le Groupement d’Urbanisme du Bassin de Lacq décide l’édification d’une cité nouvelle sur le territoire d’Arthez de Béarn, afin de répondre au besoin de logements imposé par le développement de l’exploitation du gisement de Lacq.
- Cette histoire est évoquée notamment dans le TER de Géographie rédigé en 1971 par Francis Toral.
À l’époque, un 1er plan d’urbanisme avait déterminé que la SNPA (Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine) avait besoin de 1 400 logements, EDF de 200, Péchiney de 350 et Aquitaine Chimie de 500.
Pour limiter au maximum les charges des collectivités, le Groupement d’Urbanisme pense qu’il est préférable d’éviter une dispersion de ces logements : c’est ainsi qu’a été conçu le grand projet d’Arthez la Neuve.
Il va être élaboré en partenariat avec une association qui a vu le jour en octobre 1956, « L’association pour revaloriser et embellir les immeubles d’Arthez de Béarn ».
> 500 à 600 logements
Deux projets sont étudiés : une grande cité au pied de la colline ou de grands immeubles au sommet.
Le 2 décembre 1956, le préfet des Basses-Pyrénées Gabriel Delaunay, déclare : « Arthez la Neuve concentrera sa communauté dans un immeuble géant et très moderne ». Il est précisé que 500 à 600 logements seront édifiés dans de grands immeubles au sommet de la colline, en suivant des exemples pris dans l’État d’Israël !
Or, le 23 janvier 1957, les habitants apprennent qu’Arthez la Neuve serait édifiée au pied de la butte, côté sud, au quartier Arracq.
Puis la décision est prise de choisir, pour des raisons pratiques, techniques et de sécurité, la vallée du Gave de Pau en bas d’Arthez : un carré de 80 ha est délimité, entre les routes d’Arthez à Lacq et d’Arthez à Mont. Le terrain est couvert de « touyas ». Des noms de villes sont même avancés : Soufre en Béarn, Sulfur-City.
Finalement, les décisions prises par les industriels empêcheront la réalisation du projet. Mourenx sera choisie : la liaison travail-famille sera facilitée par la proximité du complexe et la non-obligation de traverser la RN 117.
> Construction de lotissements
Arthez de Béarn va alors se lancer dans la construction de lotissements dont la cité Bourdalat (29 maisons en 1962-63, puis 22 en 1966-67) et la cité SNPA à Bergoué (18 maisons), sans compter de nombreux autres lotissements privés.
Ainsi, la population arthézienne passe-t-elle de 881 h. en 1954 à 1 392 h. en 1968 : soit une augmentation de 58 % en 15 ans (par comparaison, avec 1 870 h. en 2024, l’augmentation n’est que de 34 % en 56 ans !).
Arthez la Neuve n’aura donc jamais vu le jour mais, avec le complexe industriel de Lacq, le village a poursuivi un développement régulier qui lui a permis d’aborder sereinement le 3e millénaire.