Jean Birnbaum a fait partager son « courage de la nuance »

Une trentaine de personnes ont assisté, avec intérêt, à la conférence de Jean Birnbaum sur le thème de la nuance.

Invité par Mathieu Turon au Pingouin Alternatif vendredi 10 janvier, Jean Bienbaum, directeur du Monde des livres, le supplément hebdomadaire du journal Le Monde, s’est dit ravi de venir à la rencontre des gens, dans des lieux aussi atypiques que ce bar culturel béarnais : « Outre le plaisir de la discussion directe, ce type de contact favorise la sincérité du propos ».

Justement, le journaliste et essayiste explique tout au long de la conférence-débat comment la nuance est synonyme de franchise : « Oser la nuance, c’est savoir regarder les choses en face, dans leur complexité, leurs contradictions. La nuance est tout sauf la tiédeur, la démission, la dérobade, la mollesse ».

Interrogé par Didier Maiffredy sur son livre « Le courage de la nuance », Jean Birnbaum a évoqué le contexte actuel dominé par « une tension permanente, la violence des réseaux sociaux, une surenchère de haine et de mauvaise foi, le goût pour la radicalité ».

> Exigence risquée

Or, dans ce moment « de durcissement et de cruauté », le conférencier veut s’appuyer sur quelques grands auteurs qui ont eu le courage, voire l’audace de la nuance : il a beaucoup cité Bernanos, George Orwell, Hannah Arendt, Raymond Aron et son « héroïsme du doute » ou encore Albert Camus qui reconnaissait : « L’équilibre est un effort de tous les instants ».

Certes, l’esprit de nuance peut créer des problèmes personnels, comme se fâcher avec ses amis ou faire le jeu de ses ennemis : c’est « une exigence risquée ».

Interrogé sur la difficulté de la nuance en politique, il a affirmé qu’il fallait « écarter l’opportunisme, savoir poser un geste courageux de nuance en se plaçant sur le long terme ».

Autre interrogation : y a-t-il des causes (environnement, féminisme, justice…) pour lesquels la nuance n’est pas justifiée ? « Aucune, a assuré le conférencier, car il faut toujours maintenir une distance dans son combat, si juste soit-il. Je crois dans la force de l’autodérision. L’humour, l’ironie vont de pair avec l’intelligence, la franchise, la nuance.« 

En ajoutant en conclusion la phrase de Bernanos : « On ne se méfie jamais assez de soi-même », il assure ne pas être pessimiste : « Sur le long terme, la nuance l’emportera toujours car c’est une position juste intellectuellement, digne moralement et efficace politiquement« .

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